Journée mondiale de l’urbanisme – célébration des urbanistes professionnels et reconnaissance de l’importance de la cocréation d’espaces publics

Par Carling MacDonald|Le 8 novembre 2022
Journée mondiale de l’urbanisme – célébration des urbanistes professionnels et reconnaissance de l’importance de la cocréation d’espaces publics

« L’urbanisme » est un processus technique et politique visant à bâtir et à améliorer les communautés en créant des espaces qui influencent la façon dont les gens se déplacent et vivent au quotidien (aussi appelé « cocréation d’espaces publics »). Le 8 novembre, nous célébrons la Journée mondiale de l’urbanisme, qui a été fondée en 1949 pour souligner l’importance des urbanistes et de leur rôle dans l’établissement de communautés fonctionnelles.  

La naissance de l’urbanisme 

L’urbanisme est au cœur du passé et de l’avenir de l’humanité. La première apparition reconnue de l’urbanisme remonte à l’époque de l’Empire romain quand le philosophe grec Hippodamos fut reconnu par Aristote comme « le père de l’urbanisme ».  L’urbanisme moderne est devenu une profession au début du XXe siècle pour remédier à la détérioration des conditions de vie causées par la croissance rapide des milieux urbains industriels. Les urbanistes ont collaboré avec des experts de diverses disciplines pour approfondir leur compréhension de la croissance urbaine et de ses aspects les plus complexes afin d’élaborer des méthodes efficaces de gestion des villes et d’améliorer le bien-être des habitants.  

S’il est vrai qu’à l’origine l’urbanisme est devenu une profession par souci de nécessité, de nos jours il est une façon d’offrir une meilleure qualité de vie aux personnes résidant en milieu urbain. Il permet aussi de mettre en œuvre des solutions durables sur les plans social, économique et environnemental. Les pratiques de l’urbanisme sont dynamiques et en constante évolution; elles peuvent varier considérablement d’une ville à l’autre. Les gens viennent de partout dans le monde pour découvrir les particularités uniques de différentes villes. C’est grâce à l’urbanisme qu’il existe aujourd’hui des villes singulières comme New York, Tokyo, Montréal et Los Angeles. Chacune d’entre elles possède un caractère distinct qui ne se retrouve nulle part ailleurs sur la planète. L’aménagement des zones urbaines est influencé par la culture, la politique, la religion, les traditions et l’histoire de la région. Il incombe aux urbanistes de tenir compte de tous ces éléments pour mettre en place des solutions urbaines qui répondent aux besoins sociaux, économiques et environnementaux de la communauté. 

Se débarrasser du vieux pour faire place au neuf 

Au cours de la dernière décennie, les thèmes et les objectifs liés à l’urbanisme moderne ont connu un changement important, l’accent étant mis davantage sur la durabilité environnementale et sur la résilience aux changements climatiques. La popularité de plusieurs tendances urbaines a été fulgurante au cours des dernières années, notamment les villes adaptées aux cyclistes, les infrastructures vertes, l’agriculture urbaine et l’énergie renouvelable. Chez Hatch, nous reconnaissons que des solutions plus écologiques sont indispensables et nous nous sommes rapidement adaptés pour répondre aux besoins de nos clients, en offrant des résultats inégalés tout en établissant la norme en matière de changements positifs. Pour y arriver, nous pensons mondialement et planifions localement en mettant l’accent sur l’inclusivité et la collaboration afin de donner leur place à tous les points de vue.  

Singapour est un exemple exceptionnel d’aménagement novateur durable : les deux tiers des surfaces de la ville (toits, trottoirs, etc.) captent l’eau de pluie pour l’entreposer dans des réservoirs, répondant ainsi aux besoins de l’ensemble de la communauté. Grâce à ce système, Singapour, qui importait autrefois la plus grande part de son eau de la Malaisie, est maintenant autonome; une excellente démonstration de la manière dont l’urbanisme nous aide à résoudre des problèmes complexes.  

La pandémie de COVID-19 a aussi beaucoup changé notre perception des villes. Bien que, historiquement, les pandémies soient synonymes de perturbation et de modification des habitudes de vie dans les villes, elles ont également été des catalyseurs d’importantes améliorations urbaines comme la gestion des eaux usées et les systèmes de ventilation intérieure. La réponse à la pandémie de COVID-19 reposait grandement sur les comportements humains et l’importance cruciale de la communauté. Je parle en connaissance de cause : être ainsi isolée de mes amis et de ma famille pendant une période prolongée m’a permis de réévaluer mes priorités et amenée à comprendre l’importance de mettre en place des espaces propices aux communautés unies et où les gens peuvent créer des liens solides entre eux. En quoi la pandémie de COVID-19 a-t-elle changé votre façon de vivre? Comment les urbanistes peuvent-ils utiliser ces connaissances pour orienter la croissance future des communautés urbaines? 

La voie à suivre : déconstruire le colonialisme par l’urbanisme 

Au cours de l’histoire, les besoins des peuples autochtones et leurs systèmes de droit et de gouvernance ont été généralement ignorés, surtout en ce qui concerne l’urbanisme et l’aménagement des villes. Ce n’est pas un secret, l’urbanisme occidental tire en grande partie ses racines du colonialisme et ses objectifs témoignaient de ses intentions coloniales. À mesure que de plus en plus d’Autochtones migrent vers les régions urbaines, il devient difficile d’ignorer la marginalisation inhérente à la création des villes. Pour corriger cette iniquité et pour obtenir justice en matière de territoires urbains, il incombe aux urbanistes d’être proactifs et de s’assurer que les peuples autochtones sentent non seulement qu’ils sont les bienvenus, mais aussi que leurs préoccupations et leurs besoins nous tiennent sincèrement à cœur.  

Les connaissances écologiques traditionnelles sont issues des relations étroites des peuples autochtones avec la terre et de leur façon plus holistique d’aborder l’écosystème. L’urbanisme occidental met souvent l’accent sur la façon « d’utiliser » et d’assurer la « croissance » des terres. Toutefois, grand nombre d’urbanistes reconnaissent aujourd’hui l’importance de « l’approche à double perspective » quand il est question de créer des espaces. L’approche à double perspective est un concept enseigné par l’aîné mi’kmaq Albert Marshall. Elle est décrite ainsi : « adopter à la fois les forces du savoir et de la vision autochtones et les forces du savoir et de la vision de l’Occident afin, ultimement, d’apprendre à utiliser ces deux visions ensemble pour le bien de tous. » (Barlett, Marshall et Marshall, 2012).  

Chez Hatch, nous reconnaissons l’importance cruciale d’inclure les communautés autochtones dans toutes les sphères de l’urbanisme. Nous continuons ainsi d’élargir notre équipe pour donner plus de place aux peuples autochtones de sorte que notre travail nous mène à un avenir plus durable sur les plans social, économique et environnemental. Nous sommes certains qu’il est possible pour les urbanistes d’aujourd’hui de travailler en collaboration avec les peuples autochtones pour déconstruire le colonialisme et ouvrir la voie vers un nouvel avenir fondé sur des principes de réconciliation. 

 

Références : 

Aristote (1905). Aristotle’s Politics. Oxford: Clarendon Press, 1905. 

Bartlett C., Marshall M. et Marshall A. (2012). Two-eyed seeing and other lessons learned within a co-learning journey of bringing together indigenous and mainstream knowledges and ways of knowing. Journal of Environmental Studies and Sciences, 2, p. 331 à 340. 

Gooden, B. (2019). Six International Cities with Outstanding Green Infrastructure (Citygreen.com). Accessible en ligne à : citygreen.com 

Université McGill. (2022). About urban planning. École d’urbanisme, Université McGill. Accessible en ligne à : McGill.ca 

 Institut des planificateurs professionnels de l’Ontario. (2019). Indigenous Perspectives in Planning. Report of the Indigenous Planning Perspectives Task Force. Accessible en ligne à : ontarioplanners.ca 

Carling MacDonald

Planificatrice environnementale,, Environnement et durabilité

Carling est Planificatrice environnementale au bureau de Hatch à Niagara Falls. Titulaire d’un baccalauréat ès arts en études de l’environnement de l’Université Trent, Carling a poursuivi ses études universitaires supérieures au Fleming College. Elle a contribué à diverses évaluations environnementales fédérales et provinciales et aide régulièrement les clients à mieux comprendre les considérations environnementales et réglementaires qui doivent être prises en compte dans le développement de nouvelles infrastructures au Canada. Au cours de sa carrière chez Hatch, Carling a développé une nouvelle passion pour l’énergie renouvelable, en particulier l’énergie hydroélectrique. Carling a pour objectif ultime de contribuer à la croissance des communautés durables partout au Canada.

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