Le diable est dans les détails : comment gérer l’inimaginable
Les risques de catastrophe sont difficiles à définir, mais en général, le terme fait allusion à des événements entraînant plusieurs mortalités ainsi que des effets négatifs considérables sur le plan culturel, mental, environnemental ou financier.
En raison de la rareté de ces événements, les résultats catastrophiques sont difficiles à conceptualiser ou à anticiper. Mais en comprenant comment évaluer et gérer de manière efficace un risque de catastrophe, nous pouvons habiliter les employés, accélérer la prise de décisions, et apprendre comment atténuer ces risques et éviter les désastres dans la très grande majorité des cas.
Qu’est-ce que la gestion des risques de catastrophe? Comment et pourquoi est-elle utilisée?
Le principal élément à prendre en considération lorsqu’on parle d’événements catastrophiques est que ce n’est pas parce qu’un événement ne s’est jamais produit qu’il ne peut pas se produire. Dans presque tous les cas, l’événement que l’on essaie de prévenir ne nous est jamais arrivé à titre individuel, mais il s’est déjà produit quelque part où l’on pensait probablement comme nous. Par définition, il s’agit d’événements à très haute conséquence et très faible probabilité.
Le seul moyen d’atténuer de manière efficace un risque de désastre est d’adopter une approche fondée sur la science, sans préjugés, qui examine tous les résultats et causes probables en fonction de la plus grande diversité de points de vue possible. Lorsque l’on atteint ce niveau de gestion des risques, on ne peut pas compter sur la chance ou la probabilité, ni même sur le rendement antérieur. Il faut répondre aux questions difficiles : « Est-ce que je sais comment un événement de ce genre pourrait se produire? Est-ce que j’ai mis en place des mesures de contrôle efficaces et actives pour prévenir tout résultat potentiel? »
L’importance de la diversité
Lorsqu’on réalise l’évaluation du risque, il est important de tenir compte de l’importance de constituer une équipe dont les membres ont des origines, compétences et expériences diverses.
Lorsque l’on établit des mesures de contrôle, il faut dans la mesure du possible éviter la pensée de groupe. Si tout le monde est d’accord, personne n’est là pour jouer l’avocat du diable, et personne ne remet en question la solution pour la renforcer. Dans l’atténuation des risques, chacun doit jouer un rôle différent : plus l’équipe est variée sur le plan professionnel, culturel ou de la formation universitaire, mieux c’est. Même au sein d’une équipe soudée, chaque individu a un rôle à jouer.
Une approche sans préjugés
En tant qu’humains, nous comptons largement sur notre expérience personnelle et vécue pour définir ce qui nous fait peur. Mais lorsque l’on parle de risques de catastrophe, il s’agit d’un événement qui ne se produit peut-être que deux ou trois fois par an dans le monde. Par conséquent, il n’est pas raisonnable de s’attendre à ce qu’un membre de votre équipe ait une expérience directe et une connaissance approfondie d’un tel événement.
Plus la probabilité d’un événement baisse, moins on a tendance à moins s’en inquiéter, alors que ça devrait en fait être le contraire. En effet, la complaisance mène à la négligence, aux erreurs d’inattention, aux erreurs non signalées, et au final, à des catastrophes.
C’est pour ça qu’il faut éliminer les préjugés et les faux positifs dans toute évaluation et se fier aux fondements scientifiques connus. On ne peut pas laisser les schémas de pensée anormaux (si cet événement ne s’est jamais produit ici, il y a peu de chances qu’il se produise lors de ma carrière) créer un sentiment de protection passive. Ce n’est pas une mesure de protection éclairée ni contrôlée. C’est un système de croyances fondé sur l’absence de connaissance et de préparation. La protection passive revient à se fier au destin.
Adoptez une approche fondée sur la science
Les mathématiques, la physique et la chimie ne se trompent pas. En s’appuyant sur des méthodes scientifiques et en adoptant une méthode fondée sur l’ingénierie, on peut commencer à comprendre ce qui peut se produire, comment cela peut se produire, et comment le prévenir. En appliquant systématiquement des techniques d’évaluation rigoureuses et détaillées pour se protéger de tous les types de problèmes et en évaluant avec diligence l’efficacité des mesures de contrôle en équipe, nous pouvons établir les bonnes mesures de prévention et d’atténuation pour garantir un environnement à faible risque pour tous.
Comment aborder l’atténuation des catastrophes
J’ai commencé par affirmer que les astronautes ne sautent aucune étape, car les conséquences sont immédiates. En tant qu’ingénieurs, nous devons traiter nos mesures de contrôle essentielles avec la même diligence; nous ne pouvons pas sauter des étapes ni négliger l’érosion simplement parce que l’on pense qu’un certain événement ne se produira probablement pas ou n’aura pas d’effets catastrophiques.
Par exemple, je suis convaincu que l’un des risques de catastrophe les plus incompris est le travail en espaces clos. Les responsables le considèrent souvent comme un élément bien contrôlé et connu, et par conséquent ne présentant pas de potentiel de catastrophe, mais ce n’est pas toujours le cas.
Les grands espaces clos doivent faire l’objet d’une considération particulière. L’évaluation de ce type d’espace est différente de celle d’un espace ayant une capacité d’une ou deux personnes. Pour commencer, ces espaces doivent être évacués dans les délais déterminés par la présence de gaz dangereux. Et il est plus que probable que l’atmosphère ne soit pas homogène; un coin peut être sûr tandis qu’un autre est inhabitable.
C’est pourquoi il est important d’avoir un plan de sauvetage bien réfléchi, exécutable et que tout le monde comprend. Les procédures et les rôles doivent être répétés et devenir naturels de sorte à pouvoir sauver des vies si un événement se produit.
Hatch réunit des scientifiques, des concepteurs et des ingénieurs spécialisés de plusieurs disciplines dans tous les aspects de la gestion des risques. Avec notre riche expérience en matière de projets et notre équipe mondiale de chefs de file de l’industrie, nous n’avons pas peur de poser les questions difficiles, et comme nous accodons la priorité à la sécurité dans toutes nos activités, nous ne négligeons aucune étape. Nous faisons le nécessaire et sommes inconditionnellement honnêtes quant aux risques et à la façon de les gérer.
Veuillez communiquer avec Camilo Romanha et Matthew Cramer pour en savoir plus sur la façon d’élaborer, de mettre en place, de contrôler et d’améliorer vos mesures de contrôle des risques.
Matthew Cramer
Directeur mondial, Groupe consultatif
Matthew a passé les 15 dernières années à travailler dans les domaines de la pyrométallurgie et de l’industrie lourde à titre de responsable et de consultant en exploitation. Il se passionne pour la mise en œuvre de programmes et de stratégies de réduction des risques, et il est un grand défenseur des initiatives de sécurité et de leurs avantages. En travaillant main dans la main avec les clients, Matthew s’efforce de créer un monde meilleur grâce à l’élaboration et la mise en œuvre de changements fondamentaux à leurs modèles opérationnels. Matthew a travaillé avec des clients en Amérique du Nord, en Amérique du Sud, en Europe, en Chine et en Afrique.
Camilo Romanha
Responsable, Groupe consultatif
Camilo possède plus de 20 ans d’expérience dans des postes de direction au sein d’entreprises mondiales de ressources naturelles, d’énergie et d’infrastructures. Il est reconnu pour stimuler l’innovation et faire croître les gains des actionnaires. Il se consacre actuellement à faire passer les principaux clients de la gestion des risques à la résilience stratégique et à aider les hauts dirigeants à passer de la gestion défensive des risques à une gestion tournée vers l’avenir. Dans le cadre de ses travaux de conception et de mise en œuvre de programmes, Camilo a travaillé avec des clients de tous les continents.