Vers l’entreposage résilient des résidus miniers
Une des préoccupations majeures est l’héritage que les activités minières laissent aux générations futures. Si, certains cas, cet héritage aura apporté des changements positifs au sein de la communauté, dans d’autres cas, cet héritage est de plus en plus associé aux conséquences à long terme, plus difficiles, de l’activité minière. L’un de ces exemples est l’augmentation de l’entreposage des résidus, qui représentent la fin du procédé, c’est-à-dire le résidu lavé de la roche traitée.
L’exploitation minière est et a toujours été une ingénierie colossale et permanente de certaines parties de la terre. À l’exception de l’exploitation minière artisanale locale, la plupart des activités minières sont menées par des entreprises qui prennent de plus en plus conscience de l’importance de perfectionner leurs méthodes de travail et qui s’engagent à le faire. Les grands investisseurs institutionnels ont décidé d’influencer les sociétés minières et de collaborer avec elles. Ils sont indispensables dans le cadre de cette volonté de changement, comme en témoigne leur récente intervention auprès de l’Organisation des Nations Unies et du Conseil International des Mines et Métaux. Dans le même temps, une génération de travailleurs nouvellement formés fait son entrée sur le marché du travail, l’innovation est à son apogée et la transparence sans précédent de ce qui peut être révélé, inventé ou rapporté à un public à l’échelle mondiale augmente de façon exponentielle.
Comprendre l’héritage des résidus miniers aide à comprendre l’ampleur du défi. Puisque l’extraction du cuivre produit près de la moitié des résidus dans le monde (46 %), mettez-vous à la place d’une société minière moderne possédant un gisement de cuivre, considéré comme économiquement viable à 0,70 % de cuivre par tonne de minerai extrait. À ce type de concentration, il faudrait réussir à traiter près d’une tonne de roche (999,3 kg) pour produire moins d’un kilo de cuivre. Imaginez la quantité de roches concassées et de résidus qu’il faut traiter pour produire le cuivre nécessaire à un moteur de voiture électrique, sans parler des millions de moteurs commandés dans le monde.
Ces résidus, tous différents en fonction de l’endroit où ils sont extraits, sont entreposés dans des enclos géants, délimités par des caractéristiques naturelles et des barrages construits, appelés « parcs à résidus miniers ». L’entreposage des résidus est un enjeu non seulement pour la production de cuivre, mais aussi pour de nombreux autres métaux précieux. Vulnérables aux aléas de l’économie, les sociétés minières ont eu du mal à investir de manière appropriée dans la gestion de l’entreposage des résidus et des vestiges qu’ils laissent. Beaucoup ont fait faillite avant que l’installation ne soit considérée comme sécuritaire et ont été abandonnées. Comme cela peut se produire des décennies plus tard, les autorités municipales et la communauté locale doivent en supporter la responsabilité.
L’importance du dernier point, à savoir l’héritage laissé par une mine pendant des décennies après qu’elle a cessé de fournir des richesses minérales et des profits, est un domaine d’amélioration. De nouvelles lignes directrices ont été établies en collaboration avec des organisations publiques et privées et publiées par le Conseil International des Mines et Métaux. En même temps, reconnaître les conséquences éventuelles ne règle pas comme par magie le problème des multiples installations d’entreposage délabrées qui attendent actuellement un traitement ou une catastrophe.
Imaginez que vous travaillez pour une société minière possédant au moins une installation d’entreposage de résidus. Supposons qu’elle ait été conçue et construite pour fonctionner pendant cinquante ans après la cessation des activités, après quoi elle pourrait être abandonnée de manière sécuritaire et durable. Essayez maintenant d’écrire des protocoles pour atteindre cet objectif à long terme. Comprendre ce qu’il faut faire pour y parvenir et ce qui est nécessaire pour garantir la chaîne de possession des connaissances et des ressources requises devient un facteur clé de l’établissement de l’héritage de résilience que la société est en droit d’attendre.
Toutes les mesures indiquent que la demande de métaux comme le cuivre va augmenter, bien que l’approvisionnement à ciel ouvert devienne plus difficile à assurer et que les exploitations soient de plus en plus souterraines. Quel est le résultat? De plus en plus de résidus sont désormais surveillés par des groupes d’investisseurs et présentés de manière plus transparente à une génération de parties prenantes plus soucieuses des questions sociales. Certains ajustements sont nécessaires pour commencer à établir le financement nécessaire lorsque les arbres ont grandi et que les villes minières ont prospéré et se sont effondrées. Il y a des ententes à prendre et des engagements à honorer qui peuvent survivre aux successions de propriétaires.
Dans le cadre de cette missive, il serait négligent d’ignorer l’important travail entrepris pour réduire les résidus et leurs conséquences. Ces aspects à améliorer comprennent :
- De meilleures techniques d’exploitation minière;
- La réexploitation des résidus;
- La réutilisation des résidus pour les matériaux en pâte;
- L’empilage à sec des résidus;
- Une myriade d’autres initiatives importantes.
Toutefois, pour que cet optimisme soit ancré dans la réalité, il faut savoir qu’à l’heure actuelle, tous ces efforts ne traitent qu’une infime partie du problème mondial des résidus.
Les meilleures technologies et approches doivent faire l’objet d’une surveillance continue afin de repérer les percées qui pourraient réduire le temps d’abandon et les responsabilités. En même temps, les caractéristiques de votre installation et son fonctionnement pourraient vous fournir suffisamment de données pour connaître vos stratégies et les adapter. Ce sont d’ailleurs quelques-uns des services que mettent actuellement au point les sociétés d’ingénierie afin d’anticiper les besoins à long terme.
Les défis à relever présentent de multiples facettes, certaines solutions créant souvent d’autres problèmes à résoudre. Ces types de défis exigent une stratégie coordonnée. Il faut travailler avec des partenaires qui comprennent les défis que représente le maintien d’une base de connaissances spécialisées. Des partenaires dotés d’un large éventail de compétences qui s’efforcent de rendre les héritages du passé résilients pour l’avenir. Des partenaires comme Hatch.